A une grande majorité, mais pas tous …
Quand j’entends les propos des hommes et leur vision de la Vie, je suis ébahie.
Lors d’échanges informels mixtes au moment d’un apéritif, d’un repas, d’un partage d’idée… les conversations sont immanquablement cantonnées sur des sujets et une vision hyper matérialiste de la Vie et du monde – quel que soit le domaine concerné. Tous les sujets gravitent autour de ce qui est matériellement quantifiable, prouvable, évaluable. Comme si ces aspects étaient les seules normalités acquises, entendables et immuables et qu’elles ne permettaient aucune autre approche ni aucune autre vision de la Vie.
La plupart des hommes ne remettent JAMAIS, absolument jamais en question, les limites de leur vision du monde, de ce monde qu’ils décrivent et considèrent comme la réalité, mais qui n’est, en fait, que le reflet de LEUR réalité, masculine.
Le féminin, l’expression du féminin* n’y a aucune place, n’existe pas, purement et simplement. La « « réalité » » n’est QUE le reflet de leur unique réalité d’homme.
*A l'exclusion des faux apanages créés de toute pièce pour définir et cantonner la femme sous l’angle de la « « féminité » » d’usage.
Ils vivent avec la certitude absolue que toute la Vie et ce qui concerne le temps de vie sur terre tourne autour d’eux et selon leur vision unique.
Ils se targuent d’intégrer le féminin dans leur monde masculin avec largesse et grandeur d’âme : égalité dans le travail*, délestage de quelques postes à responsabilités à une poignées de femmes - acquises corps et âmes au modèle de domination masculine. Entendons bien qu’il s’agit, dans la plus grande majorité des cas, de postes dits « à responsabilités », mais quasiment aucun poste de « « pouvoir » » qui pourrait influer visiblement et efficacement sur le système existant.
*Mode de fonctionnement d’exploitation d’autres êtres humains crée par les hommes. Process typiquement masculin.
Dans leurs conversations, je n’entends jamais que tous les dirigeants du monde sont des hommes (à 6 exceptions près dans de petits pays) qui pensent en hommes, dans un système sociétal masculin : politique et politicien, économique et financier, organisationnel et structurel, technocratique autant que technologique ou si l’on va au-delà encore, de mafieux et trafiquants en tous genres etc …
Dans une discussion avec un homme, les échanges ne portent jamais sur les aspirations ou les visions féminines du monde qui sortent de « la Loi du masculin » : matérialisme, « scientifisme » (Oui, le mot n’existe pas mais il reflète la pensée que je veux exprimer, alors je l’invente 😉), dogmatisme religieux, possessions, capital, art, patrimoine, exploitations, dominations, réussite, performance, famille (un homme+ une femme + des enfants, les mêmes toute la vie ! et le cercle nucléaire biologique), politiques politiciennes, techno-invasions, virtualisations à outrance etc.
Aucunes des visions, qui ne rentrent pas dans ces catégories, ne sont écoutées, prises en compte ou représentées. Elles sont balayées d’un revers de parole sans ambiguïté : elles ne sont pas intégrables dans le modèle masculin et de ce fait, sont inadéquates et considérées comme utopistes. Le sujet est clos. Le monde est et n’existe que tel qu’ils le voient, tel qu’ils le pensent, en toute certitude, sans aucun questionnement. Point. Il n’y a ni écoute, ni discussion, ni ouverture.
Parfois, certains font l’effort d’entendre, pendant un temps, souvent assez court, ce que peuvent exprimer les femmes sur leur vision de modes de vies différents ou d’aspirations individuelles différentes des leurs. La limite d’écoute et d’acceptation est très, très vite arrivée.
L’autre 50% de l’Humanité n’a qu’à s’adapter à la loi du plus « fort* » : la leur.
*La force physique ayant, à la base des civilisations, été une fonction contributive importante pour la survie des groupes humains.
L’autre 50% de l’Humanité n’a qu’à suivre et accepter « leur » normalité masculine, leur vision du monde comme vision unique. Point. Fin de la discussion. Interdiction d’existence. Soumission à l’ordre masculin établi.
Quand je suis confrontée à ce mode de « non-échanges », à cette fermeture d’esprit, je me sens dépossédée de mon Humanité.
Et j’ai envie que ça change.
Alors, je voudrais féminiser le monde, le monde des êtres humains. J’aimerais que les femmes, toutes les femmes, prennent un peu conscience de l’écrasement que nous subissons, qu’elles subissent et aient envie d’accorder et d’équilibrer ce monde à leur envie, à leurs aspirations, à leurs sensibilités, à leurs visions de la vie et du Monde.
Hommes du Monde : Aidez-nous à féminiser l’Humanité.